France 98

  • Lancement : 31 mai 2018
  • Une coproduction L’Équipe & Upian

par Alexandre Brachet

Dans une vie professionnelle, il y a des programmes qui comptent plus que d’autres. Celui dont je vais vous parler en fait partie.

Depuis plus de 6 ans, nous accompagnons L’Équipe sur tous ses supports numériques. Du graphisme à la production de contenu, nous intervenons dans une relation de confiance et avec un engagement qui nous permet aujourd’hui de vous raconter cette histoire.

Il y a 20 ans, quand Upian n’était encore qu’une petite officine agitée, incontrôlable, mais déjà sur la voie de la production de contenus d’information, une autre équipe a mis la France sur un petit nuage… en forme de ballon rond.

28 au départ, 22 à l’arrivée, ces garçons ont écrit une page du roman national. L’histoire de l’équipe de France qui a gagné la Coupe du monde en 1998, c’est l’histoire de tout un pays.

Lorsque Jérome Cazadieu, Rémy Fière et Emmanuel Alix sont venus nous proposer de travailler avec eux sur cet Explore exceptionnel nous en avons bien mesuré l’enjeu. Il fallait proposer quelque chose d’extraordinaire et d’inédit. C’était aussi l’occasion de faire passer un message fort : l’innovation dans nos métiers n’est pas une option.

Notre point de départ ? Replacer le lecteur dans la grande histoire de l’équipe de France 98.

Moi internaute, lecteur, spectateur, je me souviens où j’étais, ce que je faisais, avec qui j’étais lors de la victoire et je vais partager ces souvenirs et revivre ces moments de joie où l’intime et le collectif étaient mêlés.

Nous sommes vingt ans après et nous souhaitons que cette commémoration se conjugue avec un web moderne. Aujourd’hui, chacun est libre d’avancer à son rythme. Sur YouTube, les jeunes jouent avec la tête de lecture et consomment des vidéos à vitesse rapide. Dans nos téléphones, Instagram, Facebook, Snapchat occupent l’espace avec les stories. Ce format colle au web et les journalistes doivent l’investir.

Ce rendez-vous est pour nous l’occasion de proposer au grand public un format que nous développons et défendons depuis plusieurs années : un récit où le contrôle du temps de lecture est pensé dès le départ ; un récit où il est évident de faire appel aux contributions des internautes ; un récit écrit et monté où le lecteur garde toute liberté de le consommer à sa façon.

Le concept posé, on se met au travail. Nous avons la chance d’avoir la plume de Rémy Fière. Nous savons qu’il va nous emmener dans un récit ciselé avec une narration exigeante, rythmée et enlevée. Nous savons aussi que les 22 joueurs de l’Équipe de France 98 seront sollicités pour répondre en vidéo. Alors on avance vite, très vite : on contacte un illustrateur, un musicien, un animateur fou et tous les talents qui composent au quotidien l’équipe d’Upian.

Thomas Deyriès endosse le costume qui lui sied à merveille : celui de réalisateur. Il pense les premières maquettes, fabrique une première histoire pour tester, convoque Jérôme (aka JG) pour l’animer en vidéo et en vérifier le ressenti. Alors qu’il porte le projet en tant que chef d’orchestre créatif, je l’accompagne en insistant sur la prise de risque. C’est un moment unique dans notre histoire, c’est un moment incroyable dans l’histoire du sport français. On va le jouer à fond et produire un truc hors normes.

Pendant ce temps, l’équipe technique portée par Emmanuel Durgoni et Nicolas Menet devine qu’il va falloir ordonner les stories et qu’il va être indispensable de pouvoir éditer les textes et gérer les métadonnées des pages. Ils connaissant le besoin crucial de souplesse dans l’édition et insistent pour créer un outil d’administration sur mesure. Dont acte.

Ensuite, ça s’emballe. Nous rejoignent Julien Castanié et ses premières illustrations, puis Julien Croyal, chevalier de la rotoscopie et bien sûr Arthur Laffargue qui se libère petit à petit de son quotidien sur Snapchat pour intégrer l’équipe éditoriale. 

L’équipe continue de s’étoffer : Matthieu Laporte, Marion Lavedeau, Marie Leviel, Manon Louvard et Thomas Steffen pour le graphisme. Mais aussi Théo Boulenger, l’homme précieux qui signera la musique et les bruitages. Ce n’est pas fini. D’un côté, Romain Avalle rejoint l’équipe de Manu et Nico avec Antoine Abbou, apprenti chez nous. De l’autre, ce sera Loïc Kessler en animation, tandis que Soizic Pineau et Camille Lacharmoise viennent aider à la production.

Si je détaille ce générique, c’est parce que l’aventure humaine qui sous-tend tout ce projet est la base de tout. Une équipe entre Paris et Los Angeles va s’impliquer sans compter, avec ce supplément d’âme qui ne se commande pas (ceux qui savent, savent).

L’audience de L’Équipe sur le numérique est colossale. Ce succès est le fruit d’un long travail collectif entre toutes les équipes éditoriales, techniques, marketing et graphiques qui oeuvrent au quotidien. Du papier au web, du magazine aux plateaux TV, de Snapchat à la Numérique, la puissance de la marque est désormais renforcée par une seule et même identité.

En mars 2018, L’Équipe réalise un nouveau record historique avec 18,1 millions de visiteurs uniques sur ses supports numériques. Dont 12,1 millions sur mobile.

Le programme que nous avons conçu est donc, évidemment, pensé d’abord et avant tout pour le mobile. Pointé depuis l’application de L’Équipe ou depuis le site mobile « France 98 – À jamais les premiers » est pensé pour être regardé sur un téléphone.

Enfin, et surtout, il est essentiel de signaler que si vous regardez le programme en entier et à vitesse normale, il vous faudra près de 50 minutes. Si vous le regardez à vitesse rapide, cela ne prendra que quelques minutes. Si vous le regardez épisode par épisode, vous verrez monter l’émotion comme pour une série, même si vous connaissez la fin (spoiler : on a gagné).

Demain nous assisterons certainement à une transformation (partielle, cela va de soi) de la forme générale des contenus numériques. De plus en plus de lecteurs consultent et demandent ce mélange de textes, images, sons et vidéos, délivrés sous forme de story.

Cette intuition n’est pas nouvelle. Le rythme, l’écriture, le travail d’auteurs, d’illustrateurs, de codeurs et d’animateurs, c’est la base du web que nous portons depuis le début.

Lorsque la presse rencontre le graphisme, l’illustration, le code et le multimédia, il est probable que la qualité en ressorte grandie. Demain c’est certain on pratiquera le journalisme avec ce format y compris en société, économie ou environnement.

Ici on ne simplifie rien, bien au contraire. On donne à comprendre une très grande histoire dans un mode de consultation ouvert et pensé pour un large public.

Ce pari sur l’avenir est important.

Qui aujourd’hui en France est capable de proposer un programme de cette ambition ? Pas grand monde. Mais demain ? Je fais le pari que ce format sera généralisé.

Innover n’est pas une option.