Comment peut-on vivre à Gaza ? Comment peut-on vivre à Sderot ?
Chaque jour, pendant deux mois, une vidéo israélienne et une vidéo palestinienne se sont répondu et se sont éclairées mutuellement : l’une sans l’autre n’aurait été qu’une vision partielle de la réalité. Rendre compte de la vie telle qu’elle est vécue par des hommes, des femmes, des enfants de part et d’autre de la frontière. Leur vie et leur survie, au jour le jour. Sous la menace des attaques aériennes, des bombardements, de l’encerclement, on continue à travailler, à s’aimer, à rêver. La vie malgré tout.
Nous nous intéressons à des vies ordinaires : un épicier, une lycéenne, un jeune musicien, un ambulancier, un coiffeur, un pêcheur, etc. Les dix personnages dont nous avons partagé la vie pendant ces deux mois pourraient être nos voisins, nos amis, des gens de notre connaissance. Sauf que ces personnages vivent dans des conditions qui ne sont pas ordinaires. Ces petites pastilles de vie quotidienne montrent comment le conflit affecte la vie de ces personnages.
C’est ce décalage criant entre l’ordinaire et ce qui ne l’est pas qui fournit aux sujets leur force décapante, leur capacité à déclencher émotion et envie d’en savoir plus.
Les sujets ont été tournés, montés et mis en ligne du jour au lendemain par les équipes d’Alma Films, Trabelsi Productions et l’Ecole de cinéma de Sderot, Ramattan Studio, à Gaza.
Il s’agit de raconter la vie quotidienne dans deux villes, situées de part et d’autre de la frontière israélo-palestinienne. Tous les jours, un « webisode » de deux minutes permet de suivre une dizaine de personnages, pendant deux mois. Grâce à un procédé narratif et à une interface spécifiques, l’internaute entre dans l’histoire par le biais d’une carte, d’une frise chronologique et de mots-clés. Il découvre ainsi de façon intuitive et émotionnelle la vie d’hommes et de femmes au quotidien et peut les commenter.
Dans l’impasse où se trouvent Israéliens et Palestiniens aujourd’hui, il s’agit de faire entendre les voix des citoyens des deux côtés de la frontière.
Puisqu’on ne peut pas parler en public facilement, Internet est devenu le lieu où chacun peut apporter son témoignage et exprimer son point de vue.
Israéliens et Palestiniens nous font découvrir leur vie au jour le jour, à travers les vidéos diffusées quotidiennement, faisant fi des difficultés logistiques induites par la situation (transport de cassettes…). Bo Travail !, Upian et Arte France ont garanti le bon fonctionnement du dialogue qui s’est instauré, en lui donnant une caisse de résonance internationale. Les vidéos étaient dès le départ accessibles en cinq langues sous-titrées : français, allemand, anglais, et les langues originales, arabe et hébreu.
Gaza/Sderot propose des vidéos qui suscitent la curiosité et l’envie d’en savoir plus, un moyen d’approfondir son regard sur l’actualité de la région.
Les vidéos prennent toute leur dimension, en s’inscrivant dans différents contextes :
- géographique (navigation par lieu) ;
- temporel (navigation par date) ;
- humain (navigation par personnage) ;
- économique et géopolitique (informations locales contextuelles).
Envoi d’invitations, partage de vidéos, commentaires, podcast… Gaza/Sderot a aussi été un lieu de débat entre tous les internautes et nos personnages, les internautes ayant bien sûr été invités à envoyer leurs contributions : photos, vidéos, etc.