Les Idées Larges - saison 1

  • Lancement : Janvier 2022
  • Format : Série documentaire 14 ⅹ 20 minutes
  • Une série écrite et incarnée par Laura Raim et réalisée par David Tabourier
  • Produit par Upian – ARTE France
  • En partenariat avec Madmoizelle et Philosophie Magazine
  • Un programme et maintenant ?

La série pour comprendre les idées qui transforment notre monde.

Nous vivons un monde que l’on a du mal à comprendre et à analyser, qui vibre très rapidement. Comment ralentir le rythme, prendre de la hauteur, ouvrir des perspectives enthousiasmantes ?

Il nous semble que l’on grandit lorsqu’on découvre des idées qui nous interpellent. Qui bousculent nos avis préconçus, qui dérangent notre confort ou qui nous ouvrent de nouveaux champs

Rendre les idées accessibles, digestes, sexy, amener de « la pensée », pour nous tous qui avons du mal à analyser le monde, c’est l’ambition des Idées larges.
Accompagnée de chercheuses et de chercheurs venus de disciplines variées, Laura Raim explore dans Les idées larges les grands sujets de société et les questionnements qui font débat dans le champ intellectuel. Laura Raim est journaliste. Elle a débuté sa carrière dans les rédactions de L’Express, L’Expansion et le Figaro. Aujourd’hui elle collabore régulièrement avec Le Monde diplomatique, elle écrit beaucoup sur l’économie et la vie des idées et mène des interviews pour Hors série, Arrêt sur image ou des podcasts pour Arte Radio.

Féminisme, écologie, immigration, inégalités sociales : Laura part de ses propres interrogations et de l’actualité pour questionner le monde des idées.

Bimensuelle, cette émission invite à regarder le présent autrement, en interrogeant des chercheurs, tout en mettant leur réflexion à la portée de tous.

Comment les théories naissent-elles ? Comment circulent-elles dans la société ? Historiens et historiennes, sociologues, anthropologues et philosophes aident Laura à dessiner la généalogie de ces idées.

Travaillons-nous tous gratuitement ? Et si on ne faisait pas son deuil ? Climat : qui a allumé le feu  ? Peut-on réellement changer de classe sociale ? Y a-t-il des « vrais » et des « faux » réfugiés  ?

Telles sont quelques-unes des questions passées au crible par Laura dans cette nouvelle collection documentaire qui entend relever un défi : rendre accessible la pensée d’intellectuels sans en sacrifier la nuance, la complexité et la profondeur. 

Laura part de ses propres interrogations pour une exploration à la fois politique, sociétal et existentielle de notre monde avec des penseurs de différents horizons. À partir de sujets concrets, la discussion l’emmène parfois vers de grandes questions philosophiques. Mais en prenant les spectateurs par la main, avec sincérité et humour, pour qu’ils suivent aisément le fil de ses pensées et l’accompagnent dans ses quêtes personnelles.

Trois épisodes sont en ligne cette semaine, puis un épisode sera diffusé sur Arte.tv et la chaîne Youtube d’Arte tous les quinze jours.

Et si on ne faisait pas son deuil ?

Invitées : Vinciane Despret (philosophe) et Laurie Laufer (psychanalyste)

Dans quelle mesure la pandémie a-t-elle perturbé le processus de deuil et qu’est-ce que cela implique ? Dans cet épisode, Laura s’intéresse au rapport que nous entretenons avec nos morts. Elle échange avec Vinciane Despret, qui s’est penchée dans son livre Au Bonheur des morts, récit de ceux qui restent sur les relations que les vivants continuent à entretenir avec ceux qui ne sont plus. Ensemble, elles interrogent l’injonction à faire son deuil et dressent une brève histoire du deuil.

Travaillons-nous toutes et tous gratuitement ?

Invitée : Maud Simonet (sociologue)

Dans cet épisode, Laura explore la notion de «travail gratuit » avec Maud Simonet, spécialiste du bénévolat et directrice de recherches au CNRS. À qui profite le travail gratuit ? À partir des travaux féministes sur le travail domestique, Maud Simonet dessine les contours d’une notion difficile à cerner car elle touche à nos valeurs et à nos convictions profondes. Ses travaux peuvent déranger : il est difficile d’entendre que ce que l’on vit comme l’expression d’un engagement citoyen ou un élan de solidarité peut être assimilé à du travail gratuit, voire à de l’exploitation…

Climat : qui a allumé le feu ?

Invités : Andreas Malm (historien de l’environnement), Pierre Thomas (géologue) et François Jarrige (historien des techniques)

Sommes-nous tous coupables d’avoir provoqué le dérèglement climatique, comme la notion d’anthropocène le laisse penser ? Où cela relève-t-il plutôt de la responsabilité de certains pays, groupes sociaux ou systèmes économiques spécifiques ? Andreas Malm estime que c’est le capitalisme fossile, par l’utilisation massive de combustibles fossiles, qui est à l’origine de la crise environnementale et il préfère la notion de « capitalocène » à celle d’anthropocène. Un capitalisme vert est-il réellement possible ?

Les plantes sont-elles des animaux comme les autres ?

Invités : Florence Burgat (philosophe), Stefano Mancuso (biologiste) et Marc-André Selosse (botaniste)

Peut-on vraiment parler d’”intelligence des plantes”, comme le vantent certains succès de librairie ? Qu’est-ce qui différencie la vie animale et la vie végétale ? La philosophe Florence Burgat, tient à établir une frontière nette entre ces deux formes de vie, insistant sur “l’altérité radicale” des plantes. Les discours néo-animistes et anthropomorphes brouillent selon elle la frontière entre les animaux et les plantes. Sont-ils utiles pour protéger la vie végétale ? Doit-on accorder des “droits” aux végétaux pour mieux les sauvegarder ?

Peut-on vraiment quitter sa classe sociale ?

Invités : Chantal Jaquet (philosophe), Olivier Galland (sociologue)

Le changement de classe sociale est-il avant tout une histoire de volonté, de mérite ou d’ambition ? Comment interpréter ces parcours ?  La mobilité sociale est-elle nécessairement un progrès ?  Pour répondre à ces questions, Laura fait appel à la philosophe Chantal Jaquet. Professeure à la Sorbonne, cette spécialiste de Spinoza a créé le concept de “transclasses” pour étudier les individus qui passent d’une classe sociale à l’autre. 

Y a-t-il des vrais et des faux réfugiés ?

Invitées : Karen Akoka (sociologue), Eve Shahshahani (avocate en droit des étrangers) et Emmanuelle Auriol (économiste)

Quels sont les critères d’accueil des étrangers aujourd’hui en France? Pourquoi a-t-on accueilli les boat people à bras ouverts à la fin des années 1970, alors que l’on tient à rappeler qu’il ne faudrait pas accepter “tous” les réfugiés afghans malgré le retour des Talibans ? Pour comprendre comment ces distinctions se sont forgées à travers la seconde moitié du XXe siècle, Laura fait appel à la sociologue Karen Akoka. Maître de conférences à la faculté de Nanterre, Karen Akoka a écrit L’asile et l’exil, dans lequel elle revient sur la distinction réfugiés/migrants, et notamment sur la façon dont s’est construite l’idée qu’il y aurait de “mauvais migrants” qui essaieraient de se faire passer pour des “bons réfugiés”.

Les femmes peuvent-elles se libérer de leur corps ?

Invitée : Camille Froidevaux-Metterie (philosophe)

Depuis quelques années, la nouvelle vague du féminisme s’intéresse de plus près au corps des femmes, aux règles, au clitoris, à la simulation du plaisir, ou encore aux fausses couches et au post-partum. Pour comprendre ce mouvement, Laura fait appel à la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, qui théorise cette séquence actuelle et qui invite les féministes à prendre acte de ce mouvement de fond pour réinvestir le terrain de l’intime et assumer un féminisme plus incarné. Pourquoi les féministes ont-elle négligé le corps comme objet de luttes et de théorie ? Qu’est-ce que le tournant génital du féminisme ? Quelle est la place de #MeToo dans cette nouvelle séquence ?

L’inceste est-il vraiment un interdit ?

Invités : Dorothée Dussy et Maurice Godelier (anthropologues), Anne-Emmanuelle Demartini (historienne)

Dans cet épisode, Laura s’intéresse à une statistique mise à jour lors de la vague #MeTooInceste : un Français sur dix affirme en avoir été victime durant son enfance. Pourtant, depuis Claude Lévi-Strauss, l’anthropologie définit l’inceste comme un interdit absolu. Qu’est-ce que l’anthropologie peut nous apprendre sur l’inceste ? Est-ce à l’anthropologie d’étudier la pratique de l’inceste ? Pour répondre à ces questions, Laura fait appel à deux générations d’anthropologues : Maurice Godelier et Dorothée Dussy.

Et si on arrêtait le progrès ?

Invités : François Jarrige (historien) et Emmanuel Umpala (directeur de l’Observatoire africain des ressources naturelles)

Pourquoi les nouvelles techniques, à l’instar de la 5G, sont-elles souvent contestées ? Le progrès est-il toujours désirable, quelles que soient ses implications sociales, ou environnementales ? François Jarrige, historien des sciences à l’Université de Bourgogne, explique que les innovations techniques ont souvent rencontré des oppositions et qu’aucune n’est inéluctable. Il critique notamment l’idéologie “technosolutionniste”, selon laquelle l’innovation technologique pourrait résoudre tous les problèmes écologiques, sociaux, culturels et politiques.

L’identité menace-t-elle le collectif ?

Invitées : Nadia Yala Kisukidi (philosophe) et Sophie Wahnich (historienne)

Dans cet épisode, Laura s’interroge sur l’articulation entre universalisme et identité. Ces deux notions sont-elles inconciliables ? Comment penser le commun au-delà des différences de race et de sexe ? Comment préserver l’unité de la République face à la mise en avant d’identités singulières ? L’idéal universaliste tel qu’il s’est cristallisé en 1789 est-il en danger ? Pour répondre à ces questions qui animent le débat public, Laura Raim fait appel à la philosophe Yala Kisukidi, maîtresse de conférences à l’université Paris-VIII.

Les mots d’amour perdent-ils leur sens ?

Invitées : Julie Neveux (linguiste) et Maxime Bertoux (chercheur en neuroscience)

Comme les vêtements, les mots s’usent. Comment ne pas avoir l’impression que “je t’aime” perd de son sens? Par la “remotivation du langage” mais aussi par le recours aux métaphores. Comment se construisent les métaphores ? Quels sont leurs domaines “sources” et leurs domaines “cibles” ? Et qu’est ce que cela dit de nos habitudes ?

Pourquoi déteste-t-on la chasse?

Invité: Charles Stépanoff (anthropologue)

Alors qu’il n’y a plus besoin de chasser pour se nourrir, pourquoi cette pratique subsiste-t-elle ? Pourquoi le fait d’aller tuer un cerf dans la forêt heurte-t-il plus que les milliers de vaches abattues chaque jour ? Pourquoi certaines mises à mort émeuvent-elles plus que d’autres ?

Toutes les vies se valent-elles?

Invités : Guillaume Lachenal (historien) et Céline Lefève (philosophe)

Qui soigner en premier quand on ne peut pas s’occuper de tout le monde ? Certaines personnes méritent-elles de vivre plus que d’autres? Qui décide à qui l’on donne en priorité les traitements et selon quels critères ? Dans cet épisode, Laura Raim explore les questions éthiques vertigineuses que pose le tri des patients, en compagnie de deux invités : Guillaume Lachenal, historien des sciences au Medialab de Sciences Po et Céline Lefève, philosophe de la médecine et directrice de l’Institut de La Personne en médecine (Université Paris Cité).

Peut-on jouir dans un monde injuste ?

Invités : Michaël Fœssel (philosophe) et Elsa Godart (philosophe et psychanalyste)

Peut-on jouir dans un monde injuste, sans être complice de l’injustice? La question se pose aujourd’hui alors que nos plaisirs, qu’ils soient érotiques, alimentaires ou festifs, semblent conditionnés par la société de consommation et butent sur des impératifs politiques nouveaux : le refus de la violence patriarcale post MeToo, la préservation du vivant, les exigences sanitaires liées au Covid. Face à la crise écologique, plutôt que de seulement demander à l’individu de renoncer à ce qu’il possède, Foessel invite à défendre une conception du plaisir alternative et à repenser sa dimension émancipatrice et subversive.

 

Les Idées Larges est un programme Et maintenant ?, le festival international des idées de demain.