Un îlot d’intimité pour échapper à la réalité.
Au Japon, traditionnellement et c’est encore vrai dans de nombreuses régions rurales, toute la famille vit sous le même toit. La même maison avec ses minces murs de papier accueille le mari, sa femme, la belle-mère et sa sœur, les enfants et les grands-parents, etc. La seule façon pour les couples de faire l’amour et de partager un moment d’intimité est de se réfugier dans une chambre de love hotel.
Plus d’un million de couples visitent un love hotel chaque jour. Pour explorer un fantasme, vivre un moment de sensualité partagée, voire se glisser dans la peau d’un personnage, via les différents univers proposés dans les chambres ou les costumes que l’on peut louer. Ce sont ces trois composantes que nous avons voulu mélanger pour proposer cette expérience sans précédent.
La littérature érotique a connu un regain d’importance l’an passé – Fifty Shades of Grey n’y est pas pour rien, ainsi que d’autres expériences érotiques mettant en scène de la littérature, telle Hysterical Literature, de Clayton Cubitt, pour n’en citer qu’une.
Nous sommes donc arrivés naturellement à un dispositif qui associe littérature et jeux de rôle, dans une expérience sensuelle à partager à deux.
Trois chambres, trois ambiances
« Aujourd’hui, l’activité d’Internet tourne surtout autour des réseaux sociaux, dans une logique de masse. Il me semblait intéressant de jouer le contrepied, en concevant une expérience à deux, en « one to one ». »
Alexandre Brachet
Love Hotel est une aventure unique et inédite d’érotisme en ligne. Une expérience sensorielle inspirée des love hotels japonais. Elle se vit à deux et uniquement à deux.
Comme dans un love hotel, on vient avec son partenaire. On choisit sa chambre. On choisit son univers. Des images, des textes, des sons. On se parle, on partage, on vibre. L’échange est entièrement anonyme et sécurisé.
Des textes pour guider l’exploration de l’autre. Des ambiances pour se découvrir, peut-être. Au fil des répliques, les sens s’échauffent et l’histoire progresse. L’expérience est intime, littéraire et sensorielle.
The White Room
Un espace de détente et de calme, une atmosphère propice à la méditation, au zen, un parfum d’innocence, classique, une beauté épurée : silence, unité, fleurs de cerisier.
Pour cet espace, les partenaires liront un texte d’Alfred de Musset, extrait de Gamiani ou deux nuits d’excès, mis en images par la photographe Ariane Geffard.
The Red Room
Une chambre dédiée à la passion, à la sensualité, à la séduction, au contact des corps et des peaux, une chambre charnelle, vivante, sexy.
Pour la chambre rouge, Marie Darrieussecq a spécialement écrit un texte intitulé : Approche ton visage de l’écran. Le photographe Giasco Bertoli l’a mis en images.
The Black Room
La chambre de l’extrême, des sensations transgressives, du dépassement de soi. Elle sent le latex, le cuir, l’inconnu et la découverte de nouvelles limites.
Pour cette expérience typiquement japonaise, un texte érotique japonais écrit par un collectif anonyme a été sélectionné. Des images extraites du tournage du documentaire Love Hotel, de Phil Cox et Hikaru Toda, habillent la chambre noire.
Une expérience à vivre à deux
Le dispositif interactif repose sur une démarche volontaire d’internautes âgés de plus de 16 ans. Il est unique : pour entrer, il faut être deux, impérativement.
L’interface a été pensée pour être totalement sécurisée et anonyme. Il suffit de planifier une visite avec son partenaire, puis de choisir une chambre en fonction de son univers et enfin de se glisser dans la peau des personnages en lisant, tour à tour, les répliques d’un texte.
Le son participe pleinement à l’immersion des deux partenaires dans l’univers et l’histoire. Grâce aux nouvelles techniques d’enregistrement binaural, les éléments d’illustration sonore sont spatialisés et contribuent à plonger les utilisateurs dans l’ambiance spécifique de chaque décor.
Lors de la 20e édition du Festival international du film de Genève Tous Ecrans, l’Xpérience sensorielle Love Hotel a reçu le Prix du Jury des jeunes de la meilleure œuvre transmédia, ex æquo avec Last Hijack.
« Love Hotel nous a fait vivre une expérience surprenante et personnelle marquante. Nous avons apprécié le traitement de cette thématique délicate, qui nous a tant informés sur certaines réalités de la société japonaise que touchés. Nous avons été très sensibles à l’aspect artistique de la réalisation, à la beauté du long métrage. La possibilité d’expérimenter ce love hotel, de vivre réellement cette expérience sensorielle, nous a étonnés. Le projet a suscité chez nous une empathie profonde. »
