L’affaire Clearstream. Le centre névralgique d’une des plus grandes sagas politico-financières que la France ait connues, mêlant affaires d’Etat et secrets de la République. Entrelaçant pouvoir politique et pouvoir industriel, pouvoir médiatique et pouvoir financier.
Les quatre pouvoirs, inextricablement enchevêtrés dans un documentaire télé. Pour celui-ci, Christophe Nick a réuni Vanessa Ratignier, Pierre Péan et Jean-Robert Viallet pendant trois ans d’enquête pour aboutir à une série de 6 fois 52 minutes, pour France 5.
Des frégates de Taïwan à la guerre entre Matra et Thomson, de l’attentat de Karachi aux fameux listings de la chambre de compensation luxembourgeoise… Dans son enquête, Vanessa Ratignier revient sur trente ans d’histoire politique française sous l’angle de la « bataille des pouvoirs », mettant en valeur les liaisons dangereuses entre compagnies d’armement, services secrets et hommes politiques. Des ingrédients qui offrent une matière propre à construire un véritable thriller politico-financier.
Jean-Robert Viallet a pris le parti de mettre en scène cette enquête minutieuse comme fil rouge des documentaires. Les échanges entre la jeune journaliste et le spécialiste des affaires d’Etat Pierre Péan ponctuent les 6 épisodes.
Mais cette histoire méritait aussi sa place sur Internet. Une nouvelle façon de la raconter, d’autres éléments à dévoiler.
Ici, c’est l’internaute qui mène l’enquête. Plus d’intermédiaire, il est invité à plonger directement dans l’affaire. Littéralement. Puis à s’y investir progressivement, à en devenir un acteur… a posteriori.
Il rencontre d’abord les protagonistes clés de l’affaire, qui vont le guider jusqu’à la découverte progressive d’une base de données vertigineuse. En fonction de son envie, ses connaissances, son intuition, il peut choisir d’interroger Jean-Louis Gergorin, stratège du complexe militaro-industriel obsédé par la mort de son mentor, ou Denis Robert, journaliste fasciné par le parcours de l’argent sale. Il peut aussi décider d’aller fouiller dans les carnets du général Rondot, cavalier solitaire au cœur des services secrets, ou ceux d’Yves Bertrand, ancien patron des Renseignements généraux.
Au fur et à mesure de sa progression et de ses choix, la base de données s’agrandit. Il sait qu’il n’est jamais seul. Il est lui-même rentré dans l’affaire, il apparaît dans les listings. A tout moment, il voit qui est connecté, comment progressent les enquêtes des autres spectateurs présents. L’internaute peut s’enregistrer avec son compte Facebook ou Twitter, pour faire partie, lui aussi, de l’affaire. L’histoire se raconte également sur les réseaux sociaux, où l’évolution des utilisateurs peut être suivie en direct. Tous les outils du Web sont mis à profit pour construire un programme global, où les différents canaux se répondent et se complètent. Grâce à eux, de nouveaux aspects de l’histoire prennent forme, dans un site qui propose une expérience métaphorique de l’affaire. Un site qui transpire l’enquête, la paranoïa, la profusion des hypothèses, les doutes. Un site qui souligne autant le jeu du pouvoir que le pouvoir du jeu. Un site ludique. En apparence…